Fin de la formation de brevet infirmier, début de la formation d’AESI
Fin de la formation de brevet infirmier, début de la formation d’AESI.
En tant qu’association professionnelle de praticiens de l’art infirmier, les missions de l’acn sont de représenter, d’informer et de former l’ensemble des infirmier.e.s et des aides soignant.e.s.
Bien que la volonté de supprimer le brevet d’infirmier hospitalier était déjà exprimée dans la Déclaration de politique 2024 de la CFWB, l’annonce récente par la Ministre Glatigny de cette suppression et de la création de la formation d’assistant en soins infirmiers (AESI) au niveau de l’enseignement pour adultes (ancienne promotion sociale), marque un tournant dans l’enseignement des soins infirmiers en Belgique francophone.
Nous comprenons la réaction de mécontentement, de désarroi et de révolte qui existe chez certains collègues, et plus spécifiquement chez les enseignants du quatrième degré de l’enseignement secondaire. En effet, ces décisions du gouvernement sont vécues comme une menace et un manque de reconnaissance de la qualité du travail accompli, et génèrent chez eux de l’incompréhension. Evidemment, nos pensées vont également vers les étudiants concernés par cette formation, qui se trouvent dans l’incertitude pour la suite de leur cursus.
Néanmoins, la fermeture de cette formation est annoncée depuis plusieurs années. Un niveau unique de formation des infirmiers responsables de soins généraux est une position que nous avons toujours soutenue, en demandant qu’il existe des fonctions intermédiaires attractives et un système d’ascenseur social. Aujourd’hui, force est de constater que certains évènements (fermeture de la formation correspondant au brevet et ouverture de la formation d’assistant en soins infirmiers en Flandre, menace de non-reconnaissance du brevet francophone par l’Europe… mais aussi en CFWB le passage de nombreuses formations de septième technique de qualification vers l’enseignement pour adultes) ont entraîné des décisions politiques : nous en espérions certaines, d’autres nous ont surpris.
Il est important de comprendre que la suppression de la formation de brevet et sa transformation s’inscrivent dans un contexte à la fois européen, fédéral et communautaire, en lien avec la profession infirmière, mais également avec une réforme de l’enseignement, sans oublier la pénurie infirmière internationale. Nous restons et resterons vigilants sur certains points.
En 2023-2024, le Ministre Vandenbroucke a mis en œuvre progressivement sa réforme des soins infirmiers. Lorsque des avant-projets d’Arrêté Royaux prévoyaient que l’AESI évalue lui-même la complexité du patient, entraînant que l’évaluation du patient par un infirmier responsable de soins généraux (IRSG) n’est plus indispensable, nous marquions notre fort désaccord avec ce profil, en soulignant que notre profession était bradée, avec un impact direct sur les droits du patient et sa sécurité mise en danger. Nous refusions cette quasi-équivalence entre IRSG et AESI, le trop peu de différences entre les deux fonctions, notamment dans la Loi relative à l’exercice des professions des soins de santé. Trop peu de différences, cela maintient un manque de lisibilité du système de soins et la confusion entre les deux fonctions.
De nombreuses actions ont été miseny en place sous l’initiative de 17 associations francophones et une association germanophone :
- Diffusion d’un courrier de réponse au test de proportionnalité a renvoyer directement au Ministre Vandenbroucke : 140 collègues lui ont répondu
- Création d’une pétition en ligne : 4500 signatures récoltées
- Organisation d’une manifestation le 20 mars 2024 devant le cabinet Vandenbroucke à Bruxelles : 1000 participants dénoncent le projet et expriment leurs craintes lors de ce « Dernier printemps des infirmiers »
- De nombreuses entrevues ont été réalisée avec le Ministre Vandenbroucke dont une le jour même de la manifestation.
- Organisation de trois manifestations simultanées le 24 avril 2024 devant des cabinets régionaux du ministère de la Santé à Eupen, Namur et Bruxelles à Une certaine de participants expriment leur point de vue pour sensibiliser les Communautés sur ces projets fédéraux
- Introduction de deux recours, un devant la Cour constitutionnelle et un devant le Conseil d’État coûtant 45000 euros de frais d’avocat à l’UGIB à Malheureusement, un an plus tard, nous apprenons que le rejet de ces deux recours par ces instances
Entretemps, nous continuons notre long combat pour défendre l’ensemble des praticiens de l’art infirmier et proposer des solutions aux problèmes existants.
Suite à l’arrêt de la formation du brevet d’infirmier hospitalier, nous désirons nous engager activement dans les modalités de mise en place de la nouvelle formation d’AESI afin d’en faire une fonction qui corresponde aux besoins du terrain et soit attractive : nous suivrons le dossier de près et vous tiendrons informés. Nous serons aussi attentifs à la situation des membres du personnel et des étudiants de l’actuel brevet.
Un article plus détaillé sur cette actualité, ainsi que des pistes de solution pour un avenir serein, sera diffusé dans l’InfoNursing de décembre pour nos affiliés.
Afin de voir, ou revoir, nos actions passées, un seul site internet ainsi que nos pages sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et LinkedIn. N’hésitez pas à y exprimer de manière constructive vos préoccupations ou les pistes de solution que vous entrevoyez. Ensemble, on est plus fort et on va plus loin.